Dorin Marc Podcasts
Dernière mise à jour
2024-06-16
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Quand on dit « Rrrrrhooo » « rrrhhaa », est-ce qu’on dit déjà quelque chose ? Il semble qu’à peine un son proféré s’articule avec un autre que, déjà, de la signification se prépare et circule. À force de parler de musicalité de la poésie, se faufile pourtant l’idée qu’excitée dans ce qu’elle pourrait avoir de sonore, la poésie pourrait s’émanciper de tout commerce avec le sens et devenir une musique verbale, mais pure de toute charge sémantique. Au contraire, Antonia Soulez enroule sa poésie à sa pensée philosophique pour faire l’expérience d’une écriture qui continue de beaucoup signifier quand elle se frotte et s’enroule aux sons qu’elle produit. Le sens s’enroule au son d’autant que le sens procède de l’enroulement du son avec d’autres sons jusqu’à ne pas pouvoir ne pas faire sens. Pour ce numéro « Enrouler » de Metaclassique, nous recevons la philosophe poète Antonia Soulez, mais aussi la mezzo-soprano et percussionniste Roula Safar et le clarinettiste Jean-Marc Chouvel venus jouer en temps réel dans les Studios de la SACD des enroulements vocaux et instrumentaux aux propos et poèmes d’Antonia Soulez, avec qui nous allons tâcher de parler à ras du langage et chercher à penser qu’est-ce qui peut bien se dire quand, à se tenir à même le ras du langage, on se dit de ces choses en plein dedans ce qu’on est donc en train de se dire. Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
Dans La crise de la musique contemporaine et l’esthétique fondamentale, Jean-Marc Chouvel écrivait que « Le terme de ’’musique savante’’ froisse l’oreille de bien des compositeurs qui y voient une accusation d’ésotérisme peu compatible avec la vocation universelle de toute musique ‘’vivante’’. » Le compositeur et musicologue ajoute que « Dans toutes les cultures, l’accès à l’œuvre d’art, que ce soit pour sa pratique ou pour son appréciation, présuppose une certaine initiation, et cela peut aller d’une simple acculturation passive à un cheminement bien plus ésotérique. » Autrement dit, ce n’est pas le propre de la musique contemporaine que de demander à qui l’écoute de s’y habituer, de s’y acclimater, de s’y accoutumer. Mais si les forces vives de la musique contemporaine peuvent se sentir en peine, c’est parce qu’en plus d’une injonction à la compréhension immédiate, leur arrive la vive sensation d’être jugé comme une voiture de série dans un salon de l’automobile, quand ce n’est l’impression de devoir justifier leur façon de faire de la musique. Lui-même traversé par le sentiment d’une crise, le compositeur Maël Bailly s’est engagé dans une thèse intitulée : « Changez d’adresse. La musique contemporaine à l’épreuve d’un dépaysement », pour laquelle il a voulu interroger des compositeurs et compositrices et recueillir leurs ressentis et leurs réflexions sur l’état de la musique contemporaine. Metaclassique a passé commande à Maël Bailly d’un volet radiophonique de cette enquête où une dizaine de talents émergents témoignent de la manière dont ils se sentent traités par le milieu, improprement comparés aux musiques de Marché et parfois trahis par la tenace impression de se sentir redevables d’explication pour rendre leur musique plus accessible à un large public. Et dans l’espoir de neutraliser quelques parasitages de réputation et de tenter de maintenir au premier plan la qualité de leurs raisonnements, les personnes interrogées par Maël Bailly ont délibérément été maintenue dans l’anonymat, sans que leur voix n’ait pour autant été floutée. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Les pièces musicales en écoute dans l’émission sont : D’une étincelle et De un umbral vacante de Maël Bailly, interprétées par Nicolas Arsenijevic (saxophone) et Claire Merlet (alto)
Dans Le neuf, le différent et le déjà-là : Une exploration de l’influence, la philosophe Judith Schlanger explique que l’influence brouille la distinction entre l’intérieur et l’extérieur de qui s’influence : « Car dès qu’il s’agit d’influence rien n’est purement interne (puisque ce qui influence provient d’ailleurs) et rien n’est purement externe (puisque ce qui influence est assimilé et intériorisé). » (p. 30) De là à ce qu’un peintre puisse se laisser influencer par de la musique, c’est sans compter que l’influence n’est qu’une des questions que peinture et musique peuvent avoir en partage… À l’occasion de l’exposition monographique du peintre Marc Desgrandchamps à la Galerie Duchamp à Yvetot, Metaclassique interroge le peintre sur son rapport à la musique. Et puisque toutes les émissions commencent par rappeler que « l’analogie peut aller très loin », nous irons jusqu’à nous demander : s’il faut toujours beaucoup de place pour faire éclater une couleur ? s’il vaut mieux faire des tableaux pas plus grand que soi ? si l’impressionnisme est plutôt contre la netteté ou pour la pollution ? Ou encore : s’il y a moyen d’arriver à aimer une musique huileuse ? Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
En pistes ! L'actualité du disque classique
2024-04-29 08:28:30
Durée (h:m:s): 1:28:37
durée : 01:28:37 - En pistes ! du lundi 29 avril 2024 - par : Emilie Munera, Rodolphe Bruneau Boulmier - Ils sont au programme du jour d'Emilie et Rodolphe, Nikolaï Rimski-Korsakov, Marc'Antonio Ziani, Sergueï Rachmaninov, mais également Gabriel Fauré, Jean-Sébastien Bach et Ludwig van Beethoven. En pistes !
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- chronologie: Interprètes.
- Index (par ordre alphabétique): M...