Anna de La Grange Podcasts
soprano colorature et compositrice française
Commémorations 2025 (Naissance: Anna de La Grange)
- soprano
- France
- chanteur ou chanteuse, artiste lyrique, compositeur ou compositrice, écrivain ou écrivaine
Dernière mise à jour
2024-05-11
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Quand un compositeur cite un thème qui n’est pas de lui, cela peut être la preuve qu’il l’aime bien ou qu’il veut en découdre avec une force de vérité qui lui résiste dedans ou qu’il s’apprête à puiser en lui des ressources plus ou moins identifiables… à moins que le langage musical se trouve tellement en ruines qu’il n’y ait donc plus d’autres possibilités que d’y piocher. Avec le compositeur Olivier Greif, on tient un cas où les citations et les références au patrimoine musical empruntent sans doute à tout ça. Pour entrer dans le dédale des citations, pour fouiller dans le feuilleté des motivations du compositeur à prendre un peu de la musique des autres et pour aller jusqu’à saisir ce qui peut se passer entre des fragments venus d’ailleurs là où ils sont mis ensemble, coupés, dilapidés, étirés…, nous recevons dans le Salon Mahler de la Bibliothèque La Grange Fleuret, la musicologue et violoncelliste Anne-Elise Thouvenin, la musicologue et romancière Sarah Léon et le chef de chœur et chef d’orchestre Felix Bénati qui ont tous les trois contribué au dossier « Olivier Greif d’éclat et de couleur » coordonné par Brigitte François-Sappey et Etienne Kippelen dans le numéro 39-40 de la revue Euterpe édité par l’association des Amis de la musique française. Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
Comment de la très belle musique peut-elle rester de longues décennies cachée dans des archives ? Pourquoi les excellents compositeurs oubliés seront-ils toujours plus nombreux que les gloires déjà nombreuses mais toujours un peu les mêmes que l’on trouve le temps de célébrer ? Faute d’avoir des réponses toutes faites, on fait mieux de se précipiter sur les trésors cachés de l’histoire de la musique. Mais une fois déniché un de ces compositeurs urgents à réhabiliter, comment dire ? Au-delà des précautions oratoires et des banalités sur les injustices accumulées par les aléas de la postérité, il pourrait y avoir quelques explications rationnelles à ce que de si belles partitions soient tombées dans l’oubli, des raisons peut-être même intrinsèques à la complexion de ces créateurs pour que leur talent soit si longtemps passé sous tous les radars. Réunis au Centre de documentation de la Bibliothèque La Grange Fleuret, les invités de ce numéro de Metaclassique ont pour point commun d’avoir déterrés chacun un trésor : d’abord, le cinéaste Petr Vaclav à qui l’on doit un film intitulé Il Boemo qui raconte la vie du compositeur Josef Myslivecek, mais aussi l’éditeur Olivier Lalane à qui l’on doit un disque qui donne à entendre la musique du compositeur Oskar Posa, dont nous accueillerons aussi deux de ses interprètes : le violoniste Pierre Lisciat-Beaurenaut qui a repéré, dans les partitions d’Oskar Posa, quelques notes oubliables et puis la pianiste Juliette Journaux qui, en plus de jouer Posa, semble penser que, dans bien des lieders de Schubert ou Mahler, on pourrait oublier les paroles que le sens du texte ne s’en porterait pas si mal. Mais tout d’abord, c’est Philippe Jaroussky qui prête sa voix à un air de Josef Myslivecek, extrait de son opéra L’Olimpiade. Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
Dans le Journal des Débats du 5 mars 1858, on peut lire une distinction très nette et autant dire caricaturale entre la musique pour instruments et l’opéra, dans l’affirmation d’un compositeur pour qui : « La musique pure est un art libre, grand et fort par lui-même. Les théâtres lyriques sont des maisons de commerce où cet art est seulement toléré et contraint d’ailleurs à des associations dont sa fierté a trop souvent lieu de se révolter. » Ce compositeur est Hector Berlioz qui, quelques semaines plus tôt (le 24 septembre 1857), balançait dans le même journal : « Les anciens étaient des artistes, et nous ne sommes que des boutiquiers. » À vouloir un art musical qui ne raconte pas d’histoire, qui ne fait pas de commerce, Berlioz pouvait passer pour un esprit opposé au progrès, alors même qu’il ne manquait jamais de saisir toutes les opportunités offertes par les débuts de la société industrielle pour faire entendre la musique toujours plus loin, toujours plus haut et toujours plus fort. Pour entrer dans le dédale des positionnements souvent ambigus des forces vives de la musique du 19è siècle en matière de progrès, Metaclassique est cette semaine installé à la Bibliothèque La Grange-Fleuret où nous réunissons le musicologue Emmanuel Reibel qui a signé chez Fayard l’essai Du métronome au gramophone. Musique et révolution industrielle et Marta Caraion qui enseigne à l’Université de Lausanne la littérature française, qu’elle questionne du point de vue de ses rapports avec la culture matérielle, jusqu’à questionner ces écrivains qui, au 19ème siècle, contestaient abondamment l’idéologie du progrès. Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
Pour que les musées exposent des peintures non finito ou des esquisses, c’est bien qu’on doit pouvoir y trouver un certain intérêt. En musique, on ne donne pas de concert d’esquisse. Même si, à partir d’un certain niveau de notoriété du compositeur, ses éventuels brouillons prennent de la valeur sur le marché des manuscrits au même titre qu’un autographe ou un fac-simile. Mais les esquisses peuvent aussi prendre une valeur musicologique : parce qu’en affichant une sorte de compte-rendu d’étape d’un travail de composition, elles peuvent renseigner sur l’élaboration et donner des pistes d’interprétation potentiellement très différentes des intentions du compositeur telles qu’il a bien voulu les exprimer à l’occasion d’une lettre, d’un entretien ou d’une note d’intention. Pour embrasser différentes manières de tirer profit musicologique des esquisses, on peut lire Esquisses musicales. Enjeux et approches du xixe au xxe siècle publié par les éditions Brepols sous la direction de François Delécluse. Mais on peut aussi écouter cette émission enregistrée au Salon Mahler de la Bibliothèque La Grange-Fleuret où nous accueillons François Delécluse aux côtés de Fabien Guilloux et Anna Stoll Knecht, mais encore, en léger différé le musicologue Paolo Dal Molin – autant de voix qui permettront de tirer des ponts entre les esquisses de Camille Saint-Saëns et Gustav Mahler ou encore, pour commencer, de Claude Debussy. Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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