Henno-Allan Sein Podcasts
musicien ou musicienne, artiste lyrique
- Estonie
Dernière mise à jour
2024-04-28
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S’il semble y avoir un consensus du milieu musical pour lutter contre toutes les formes de discrimination, il y a assurément un dissensus sur les méthodes à adopter pour voir les scènes musicales se faire plus inclusives. Par exemple, le chef d’orchestre Marc Hajjar ne comprend pas qu’avant d’examiner la pertinence de ses projets artistiques sur des critères esthétiques, une institution examine son dossier sur des critères sociétaux, en lui demandant quelques précisions sur le profil des artistes impliqués dans ses projets. Pendant un an, Metaclassique a suivi Marc Hajjar dans ses échanges : avec, tout d’abord, un autre chef d’orchestre, Bruno Kele-Baujard ; avec la directrice de la Maison de la Musique Contemporaine, Estelle Lowry, et celle qui, au moment où nous l’avons enregistrée était encore la Cheffe du pôle Accompagnement et services aux professionnel.le.s, Églantine de Boissieu, mais aussi Laurence Pécaut Rivolier qui, au Sein de l’Arcom, préside le groupe de travail « Protection des publics et diversité de la société française » à l’origine du Baromètre de la diversité utilisé par la Maison de la Musique Contemporaine. Au cours de ce documentaire, nous avons aussi mobilisé les voix de l’écrivain Michèle Gautard et, pour conclure l’émission, de l’historienne des idées Stéphanie Roza. Une émission produite et réalisée par David Christoffel et co-réalisée par Swann Bonnet.
Electro-décapitalisation de l’écoute Imaginez qu’un individu s’infiltre près de votre caddie au supermarché pour prendre votre paquet de pâtes. Vous comprenez bien que ce comportement n’est pas très approprié, mais vous comprenez bien que le paquet de pâtes ne vous appartient pas encore. Ce type d’événements pourrait ressembler à une caméra cachée, tandis que les protocoles des caméras cachées pourraient rappeler les breaching experiments ou autres expériences de déstabiisation lancées par des psychosociologues ou des ethnométhodologues des années 1950, puis 1960, pour étudier comment les comportements répondent à des lois d’influence, de soumission, de conformisme… C’est en s’inspirant de ces expériences de déstabilisation qu’au Sein de l’ECAL (l’Ecole Cantonale d’Arts de Lausanne), Thibault Walter a invité des artistes du son à expérimenter le son dans des dispositifs de diffusion et d’écoute qui troublent l’environnement et la perception. Ces expériences sont relatées dans le livre Audio Trouble paru aux Presses du réel. En complicité avec Hémisphère Son, Metaclassique entame la contre-histoire de la musique qui se développe dans les écoles d’art. Nous accueillons aussi Alexandre Castant qui enseigne le son à l’École National Supérieur d’Art (ENSA) à Bourges et Catherine Gilloire qui enseigne le son à l’École supérieur des Beaux Arts (EBABX) à Bordeaux. Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
Image de balbutiements originels via la Théogonie d’Hésiode lue par Yves Bergeret Dans les années 1960, William Labov a développé des observations sur la stratification sociale des variables linguistiques. C’est aussi lui qui est à l’origine de la notion d’insécurité linguistique. En 1976, dans le livre intitulé Sociolinguistique, il écrivait à propos des petits-bourgeois new-yorkais que leur insécurité linguistique pouvait se traduire « par de profondes fluctuations au Sein d’un contexte donné ; par un effet conscient de correction ; enfin, par des réactions fortement négatives envers la façon de parler dont ils ont hérité. » L’idée que les rapports de classe pèsent sur nos façons de dire est si intéressante qu’elle peut cacher d’autres contextes : bégayer ne renvoie pas systématiquement à des jeux d’intimidations sociales. Peut-être même que le bégaiement ne demande pas toujours à se corriger ou à s’en défendre ou, pendant que l’on parle à chercher à tout prix à renforcer sa sécurité linguistique. D’autant que la sociolinguistique nous apprend aussi que la fluidité de l’élocution ne va pas de soi, elle tient d’un privilège qui n’est pas donné à tout le monde. Si bien que la parole aisée n’est peut-être pas si normale, pas si admirable. Peut-être même qu’il y a quelque chose de suspect à ce qu’elle apparaisse si couramment désirable. Pour ce numéro Bégayer, Metaclassique a réuni Peter Szendy qui, avec Laura Odello, a signé aux éditions de Minuit, l’essai La Voix, par ailleurs et le musicologue Damien Bonnec qui a réfléchi à quelques mises en scènes poétiques et musicales du bégaiement. Et puis, vous entendrez aussi – en deuxième partie d’émission – les réflexions que poète plasticien Yves Bergeret avait développé dans le cadre de la Nuit des Bégaiements diffusé par La Radio Parfaite en 2018.
« La domestique est une déracinée, elle adopte le code bourgeois avec d’autant plus de force qu’elle fuit la terre et ses origines. Elle devient du code des maîtres le suppôt le plus convaincu. C’est le cas de Bécassine, qui pousse l’assimilation jusqu’à la caricature. Bécassine reste constamment admirative et respectueuse de la classe des puissants, sa maîtresse et les dames du faubourg Saint-Germain. » Dans La place des bonnes qu’elle écrit en 1979, Anne Martin-Fugier précisait encore que « Ce sentiment qu’a Bécassine de faire partie d’une caste privilégiée est une survivance de l’époque où l’aristocratie entretenait de véritables maisonnées de serviteurs[1]. » Mais alors : d’où vient que les bonnes se trouvent représentées sous des traits aussi abruties par les maîtres, comme si elles faisaient partie d’une faction de la classe ouvrière que la Révolution n’avait pas réussi à émanciper ? La chose est évidente dans Bécassine, mais aussi dans un certain nombre de romans, mais encore d’opéras et d’opérettes du 19ème siècle. Avec le soutien de l’Opéra-Comique, Emmanuelle Cordoliani s’est lancée au Sein du CNSMD de Paris dans un projet de « recherche en art » sur la représentation des domestiques à l’Opéra. Intitulé « La bonne cause », le projet est aussi une bonne occasion pour Metaclassique d’enquêter sur les procédés d’abrutissement des domestiques aussi bien dans les romans et sur les scènes d’opéra que dans la vraie vie d’aujourd(hui. Pour ce faire, vous allez pouvoir entendre les élèves en art vocal du CNSMD de Paris en répétition avec Emmanuelle Cordoliani, les historiens Jean-Claude Yon et Pierre Girod, mais aussi deux chercheuses associées au projet : la sociologue Alizée Delpierre qui a signé Servir les riches aux éditions La Découverte et Alice de Charentenay qui a soutenu une thèse sur la figure de la servante dans les romans français de la deuxième partie du 19ème siècle. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. [1] Anne Martin-Fugier, La place des bonnes, Paris, éditions Perrin, 2004 [Grasset, 1979], p. 200-201.
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