Henry Crane Perrin Podcasts
Dernière mise à jour
2024-03-28
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« La domestique est une déracinée, elle adopte le code bourgeois avec d’autant plus de force qu’elle fuit la terre et ses origines. Elle devient du code des maîtres le suppôt le plus convaincu. C’est le cas de Bécassine, qui pousse l’assimilation jusqu’à la caricature. Bécassine reste constamment admirative et respectueuse de la classe des puissants, sa maîtresse et les dames du faubourg Saint-Germain. » Dans La place des bonnes qu’elle écrit en 1979, Anne Martin-Fugier précisait encore que « Ce sentiment qu’a Bécassine de faire partie d’une caste privilégiée est une survivance de l’époque où l’aristocratie entretenait de véritables maisonnées de serviteurs[1]. » Mais alors : d’où vient que les bonnes se trouvent représentées sous des traits aussi abruties par les maîtres, comme si elles faisaient partie d’une faction de la classe ouvrière que la Révolution n’avait pas réussi à émanciper ? La chose est évidente dans Bécassine, mais aussi dans un certain nombre de romans, mais encore d’opéras et d’opérettes du 19ème siècle. Avec le soutien de l’Opéra-Comique, Emmanuelle Cordoliani s’est lancée au sein du CNSMD de Paris dans un projet de « recherche en art » sur la représentation des domestiques à l’Opéra. Intitulé « La bonne cause », le projet est aussi une bonne occasion pour Metaclassique d’enquêter sur les procédés d’abrutissement des domestiques aussi bien dans les romans et sur les scènes d’opéra que dans la vraie vie d’aujourd(hui. Pour ce faire, vous allez pouvoir entendre les élèves en art vocal du CNSMD de Paris en répétition avec Emmanuelle Cordoliani, les historiens Jean-Claude Yon et Pierre Girod, mais aussi deux chercheuses associées au projet : la sociologue Alizée Delpierre qui a signé Servir les riches aux éditions La Découverte et Alice de Charentenay qui a soutenu une thèse sur la figure de la servante dans les romans français de la deuxième partie du 19ème siècle. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. [1] Anne Martin-Fugier, La place des bonnes, Paris, éditions Perrin, 2004 [Grasset, 1979], p. 200-201.
Résumé de l’épisode Emmanuelle Saulnier-Cassia reçoit Françoise Gillard, Laurent Natrella, Coraly Zohanero, sociétaires de la Comédie française, pour parler de la pièce de Pauline Bureau, Hors la loi, dans laquelle ils jouent au théâtre du Vieux-Colombier, jusqu’au 7 juillet 2019. Après Mon cœur créé en 2017 (actuellement en tournée) qui traitait du scandale du Médiator, Pauline Bureau créé une pièce sur le procès dit de Bobigny de novembre 1972, après l’inculpation de Marie-Claire Chevallier, sa mère, l’avorteuse et une collègue de la mère pour le délit d’avortement alors poursuivi en application d’une législation des années 20. L’avocate Gisèle Halimi en fait un procès politique, celui d’une loi « hors d’âge », ce qui préparera le terrain à l’adoption de la loi de janvier 1975 portée par la ministre Simone Veil. Pour réserver : https://www.comedie-francaise.fr/fr/evenements/hors-la-loi18-19# Lieu : théâtre du Vieux-Colombier, 21 rue du Vieux-Colombier – 75006 Paris. Durée : 2h10 Hors la loi - Texte et Mise en scene Pauline Bureau - Theatre du Vieux-Colombier - mai 2018 - avec : Martine Chevallier, Coraly Zahonero, Alexandre Pavloff, Francoise Gillard, Laurent Natrella, Daniele Lebrun, Claire de la Rue du Can Invités Florence Gillard: https://www.comedie-francaise.fr/fr/artiste/francoise-gillard Laurent Natrella: https://www.comedie-francaise.fr/fr/artiste/laurent-natrella Coraly Zohanero: https://www.comedie-francaise.fr/fr/artiste/coraly-zahonero Animation Emmanuelle Saulnier-Cassia Réalisation Matthieu Gasnier Coordination Camille Blumberg Musique originale Didier Riey Pour aller plus loin Sur le spectacle : Emmanuelle Saulnier-Cassia, chronique “Du droit dans les arts”, à paraître le 20 juin, aux Petites affiches Le manifeste des 343 : https://www.nouvelobs.com/societe/20071127.OBS7018/le-manifeste-des-343-salopes-paru-dans-le-nouvel-obs-en-1971.html https://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/5-avril-1971-le-manifeste-des-343/ Le discours de Simone Veil : https://www.nouvelobs.com/politique/20170630.OBS1430/verbatim-l-integralite-du-discours-de-simone-veil-du-26-novembre-1974-sur-l-ivg.html Exposition de Laia Abril en collaboration avec Médecins Sans Frontières en 2018 à la Maison des métallos : On abortion. L’avortement, une vulnérabilité universelle : http://www.maisondesmetallos.paris/2018/07/12/on-abortion Sénat, étude de législation comparée sur l’IVG, 2017 : https://www.senat.fr/lc/lc280/lc280.pdf Les sorties de Droit en scène Electre et Oreste d’Euripide, mise en scène d’Ivo van Hove jusqu’au 3 juillet 2019, à la salle Richelieu de la Comédie française, place Colette dans le 1er : https://www.comedie-francaise.fr/fr/evenements/electre-oreste18-19 et en tournée, au Théâtre antique d’Épidaure (Grèce), les 26 et 27 juillet 2019. Un ennemi du peuple de Brecht, mise en scène de Jean-François Savadier, jusqu’au 15 juin 2019 à l’Odéon-Théâtre de l’Europe : Chronique “Du droit dans les arts” aux Petites affiches, 4 juin 2019 Dans la lignée de la confrontation des intérêts privés et des intérêts publics dans le cadre d’un scandale sanitaire dénoncée dans ce célèbre texte de Brecht, une création contemporaine « 36e dessous. Chronique d’un désastre écologique annoncé » est à signaler qui a été vue après l’enregistrement de l’émission Droit en scène : Odile Macchi, sociologue signe le texte et la mise en scène d’une pièce ou plutôt d’une expérience théâtrale qui a pour intention de raconter l’histoire du scandale de l’usine Fertiladour. Cette usine d’engrais qui s’est implantée à Boucau près de Bayonne en 1973 s’est également spécialisée dans le broyage de minerais, notamment le monazite, extrêmement radioactif, et la silice pure. L’usine a fermé en 1993. Des ouvriers sont morts, beaucoup sont malades victimes de silicoses, fibroses, pneumopathies ; les sols sont pollués pour des milliards d’années. L’inertie des pouvoirs publics, et notamment des autorités de contrôle va laisser la situation perdurer. Finalement enjointe de dépolluer le site, l’entreprise ne va se contenter de mesures palliatives. A partir des enregistrements des techniciens, ouvriers, contrôleurs, scientifiques, représentants de l’Etat, les faits sont portés sur deux plateaux : celui de la scène avec une comédienne (Lucie Boscher) qui sert les témoignages, et sur un mini plateau tournant filmé et projeté en fond de scène, qui sert lui-même de scène à un plasticien (Daniel Azélie), illustrant à la manière d’un film d’animation miniature les différents épisodes de l’affaire Fertiladour. C’est très ingénieux et surprenant. Du documentaire théâtralisé plus que du théâtre documentaire. A voir et à soutenir pour dénoncer ce « désastre » écologique et humain d’une entreprise ne respectant pas les consignes de sécurité, ne protégeant, ni n’informant ses salariés sur les dangers encourus et polluant impunément les sols ; et des services de l’Etat et locaux, n’allant pas au bout de leurs inspections, n’osant pas imposer des injonctions pour ne pas compromettre des emplois. Les notes et paroles de « Blowin in the wind » de Bob Dylan continuent de résonner longtemps après l’heure de spectacle… A voir jusqu’au 23 juin au Théâtre de la Reine Blanche, 2 bis passage Ruelle dans le 18ème – 0140050696 – www.reineblanche.com Carole Talon-Hugon, L’art sous contrôle, PUF, 2019, 144 p. : https://www.puf.com/content/Lart_sous_contrôle. A venir, dans le Off d’Avignon : Discours de la servitude volontaire de la Boétie : avec François Clavier dans l’adaptation et la mise en scène de Stéphane Verrue : du 5 au 26 juillet au théâtre de la Bourse du travail CGT, tous les jours sauf les lundis à 17h. Ecouter ou réécouter le podcast du n° 1 de Droit en scène https://radio.amicus-curiae.net/podcast/discours-de-la-servitude-volontaire/ Ainsi que deux expositions: Le modèle noir de Géricault à Matisse, au Musée d’Orsay jusqu’au 21 juillet 2019 : chronique Du droit dans les arts aux Petites affiches du 25 avril 2019 Un air d’Italie. L’opéra de Paris de Louis XIV à la Révolution, à l’Opéra Garnier jusqu’au 1er septembre 2019. Exposition intéressante non seulement pour les amateurs d’opéra et de ballet, mais aussi pour les juristes qui pourront voir le document daté du 28 juin 1669 attestant au Sieur Perrin l’octroi par Louis XIV du « Privilège » pour fonder la première Académie d’opéra, lui confiant ainsi le monopole des spectacles chantés à Paris notamment. Le très astucieux et ambitieux Lully lui rachètera trois ans plus tard et restera ainsi jusqu’à sa mort à la tête de la nouvelle « Académie royale de musique ». La loi du 13 janvier 1791 proclamera la liberté des théâtres et la fin du système des privilèges.
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