Jules Javelot Actualités
Dernière mise à jour
2024-04-18
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2021-07-17 01:09:54
Wagner lisait-il Flaubert lorsqu’il composa Tristan et Isolde ? Simon Stone au Grand Théâtre de Provence le suggère. Telle Madame Bovary, Isolde échappée de ses landes celtiques s’efforce de conjurer la médiocrité d’une vie bourgeoise. Tristan est un mari volage qu’elle aimerait asservir. Fantasme et réalité s’entremêlent dans des décors contemporains – loft, open space, métro. Il faut parcourir le programme si l’on veut valider certaines hypothèses. Melot serait donc le fils d’une première union avec Marke, enfant que la séparation de ses parents conduira à tuer le beau-père. Œdipe affleure. Le mythe vacille mais ne rompt pas. Une fois encore, il faut une explication de texte préalable pour déchiffrer une mise en scène sinon confuse. Est-ce ainsi que l’on veut rendre l’opéra accessible ? L’histoire retiendra en ricanant la Liebestod ligne 11, entre les stations Hôtel de Ville et Châtelet, comme elle se plait régulièrement à ressasser la transposition de La Bohème […]
2019-09-21 06:00:10
Quelque chose en Don Carlos ne tourne pas rond. La vérité historique a brouillé l’image du héros romantique épris de sa belle-mère et d’idéaux généreux. Bègue, vicieux, débile dans les faits, l’Infant d’Espagne peut-il se satisfaire du rôle angélique auquel le cantonne Schiller – et par extension, Méry et du Locle, les librettistes de l’opéra de Verdi ? Nous serions tenté de répondre oui si les metteurs en scène aujourd’hui ne prétendaient le contraire. C’est désormais par le versant freudien que l’on entreprend l’ascension d’une œuvre dont le nombre de moutures est une autre contrainte de lecture. Français ? Italien ? Quatre ou cinq actes ? L’Opera Ballet Vlaanderen opère une drôle de mixture à partir de la version de Modène (1886), traduite en français, dans laquelle on a intercalé le premier acte entre les deux tableaux du deuxième. Pourquoi un tel tripatouillage ? Nous en sommes réduit aux suppositions. […]
2019-07-11 03:00:18
Au lendemain du concert d’ouverture, autour du Stabat mater de Pergolèse, servi par Andreas Scholl et Mari Eriksmoen, nous est offert le premier des huit opéras et oratorios baroques du 37ème festival de Beaune : Saul, recréé il y a seulement 48h à Namur par l’infatigable Leonardo García Alarcón. Camille De Rijck en a rendu compte (Saül au Parnasse), avec un enthousiasme que nous partageons ce soir : Pas loin de trois heures de musique, malgré quelques coupures, dont on sort comblé, bouleversé. A l’écoute de ce Saul, on ne sait qu’admirer le plus, de l’œuvre magistrale, ou de la traduction inspirée qu’en donnent les artistes réunis par le chef argentin. Christian Immler (Saul, à Beaune) © JCC - Festival de Beaune L’histoire est connue de la fin de Saül et de l’ascension de David, admirablement traitée par le librettiste qui, à la faveur de la création du personnage de […]
2018-05-11 07:00:40
Lorsqu'il y a cinq ans, dans ces colonnes, nous rendions compte du récital de Jonas Kaufmann consacré à Verdi, en pleine année bicentenaire, nous terminions en soulignant le choc que constituaient les deux extraits d'Otello et en nous languissant de la prise de rôle, déjà annoncée à l'époque. « Kaufmann se situe ici au niveau des plus grands, dans ce "rôle des rôles" du répertoire de ténor italien. On est transporté par cette alliance unique et si subtile de puissance et de fragilité, servie par un timbre de bronze, et comme décuplée par une absolue probité stylistique (aucun sanglot, aucun dérapage expressionniste: rien que les notes écrites par Verdi!). On pense immédiatement à Jon Vickers, évidemment, mais avec une couleur plus sombre, mais aussi à... Lauritz Melchior », écrivions-nous alors. Cette prise de rôle fut moins rapide que prévue, mais c'est bien connu, c'est dans leur maturité que les grands […]
ou
- chronologie: Compositeurs (Europe).
- Index (par ordre alphabétique): J...