Max Donner Podcasts
Dernière mise à jour
2024-05-02
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Au début du 19è siècle, le goût pour les contrastes dynamiques semble s’être généralisé au point que les nuances extrêmes et les sauts entre pianissimo et fortissimo passent dans le langage musical usuel. Dans la même période, on semble porter une attention de plus en plus soutenue à l’homogénéité de la couleur de la voix ou d’un instrument dans tous les registres de sa tessiture. Dans un contexte qui passe volontiers les questions d’expression au crible des connaissances scientifiques, l’Académie des Sciences s’en mêle en lançant en 1840 un appel pour que les chercheurs à Donner des explications anatomiques, acoustique et physiologiques au mécanisme de la voix humaine. Les mémoires et traités sur la voix fleurissent, les médecins et les profs de chant croient parler de la même chose alors que sans doute pas tout à fait. Parmi eux, il y en a un qui est à la fois médecin et professeur de chant au Conservatoire, Manuel Garcia fils qui va pousser l’investigation jusqu’à développer un « laryngoscope » pour examiner le fonctionnement du larynx en train de chanter. Ledit « laryngoscope » est devenu un objet patrimonial qui a été acquis par la Villa Viardot, du nom de Pauline Viardot, la sœur de Manuel Garcia fils. Et c’est justement à la Villa Viardot à Bougival, à l’occasion de sa réouverture au public après sa restauration que le Centre Européen de Musique a offert à Metaclassique le soin d’inaugurer ses salons pour enregistrer cette émission pour offrir un premier événement à la mesure de ses enjeux : l’histoire du laryngoscope et, à travers lui, des débats scientifiques qui entouraient la voix lyrique à la grande époque du bel canto. Pour ce faire, nous accueillons Michèle Castellengo, chercheuse CNRS au Laboratoire d’Alembert qui a signé, en 2015 aux éditions Eryolles Ecoute musicale et acoustique, mais aussi l’historien du chant Pierre Girod qui enseigne à l’Université de Toulouse et Alessandro Patalini qui enseigne le chant au Conservatoire Frescobaldi de Ferrara et qui a édité « I dodici terzetti notturni senza accompagnamento di Manuel Garcìa Sr. » Et puis, en fin d’émission, nous recevrons celui sans qui nous ne pourrions être dans cette Villa Viardot : le président-fondateur du Centre Européen de Musique, Jorge Chaminé qui est à l’origine de la restauration de la Villa Viardot et de l’acquisition du laryngoscope de Manuel Garcia fils. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Autres numéros de Metaclassique conçus en complicité avec le Centre Européen de Musique : #122 – Vénérer, #141 – Ancrer et #178 – Européaniser. Autres numéros de Metaclassique sur les objets scientifiques de la musique : #35 – Onduler (sur le thérémin), #110 – Mouiller (sur l’harmonica de verre), #134 – Chronométrer (sur le métronome), #222 – Combiner (sur le componium de Winkel) et #254 – Accorder (sur le diapason).
Aux musiciens qui improvisent ensemble, se posent des questions plus ou moins lourdes : sont-ce toujours les mêmes qui préfèrent commencer ? y a-t-il certains désaccords sur le fait d’aller d’un point A à un point B ? des signaux d’alerte peuvent-ils se confondre avec des marques de réconfort ? peut-on seulement être sûr de ce que l’on va provoquer ? Et : est-ce que ça soulage ? À l’occasion des festivités organisées au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris pour célébrer le trentième anniversaire de la classe d’Improvisation Générative une vingtaine d’élèves de la classe ont bien voulu répondre à ces questions à partir d’un pacte Metaclassique : se Donner dans les réponses à l’entretien radiophonique toutes les libertés que l’on prend quand on improvise, superposer les voix, varier les registres, mettre en boucle certaines idées, veiller à ce que la cohérence collective l’emporte sur le sérieux de ce qui est en train d’arriver. À l’heure des carnavals, Metaclassique vous propose donc une sorte récréation radiophonique où l’improvisation musicale se trouve incarnée, interrogée jusqu’à ce que, mieux que des réponses claires et distinctes, adviennent quelques formes de soulagement des questions. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Autres « jeux radiophoniques » de Metaclassique : #13 – Pinailler, #24 – Rajeunir, #101 – Doubler, #139 – Exulter, #219 – Buzzer et #234 – Chuchoter.
Dans ses fiches de travail, le peintre Mark Rothko a écrit un jour dans ses fiches de travail: « Apollon est peut-être le dieu de la sculpture. Mais au fond il est aussi le dieu de la lumière, et dans l’éclat de splendeur non seulement tout est illuminé, mais à mesure que l’intensité augmente tout est également balayé. Voici le secret dont je me sers pour contenir le dionysiaque dans un éclat de lumière. » Et voilà qui pourrait servir de révélation dans l’écoute d’une pièce comme la Rothko Chapel de Morton Feldman. Mais avant d’en arriver là, faut-il commencer par écouter un peu moins les notes que les sons, délaisser les repères thématiques et la répartition des hauteurs pour pouvoir se rendre attentif aux bords, aux jeux d’ombre, aux flous quand ce n’est à la dilution des couleurs. L’ambition de ce numéro « Diluer » de Metaclassique est donc là : Donner à entendre l’histoire de la musique du 20ème siècle du point de vue d’une dilution des catégories de l’harmonie. Pour ce faire, nous recevons deux musicologues : Héctor Cavallaro qui a soutenu à l’Université Paris-8, une thèse intitulée Téléologie négative qui s’attache à suivre les « comportements et mouvements de musique non téléologiques » et Camille Lienhard qui a soutenu à l’Université de Strasbourg, une thèse intitulée Le devenir de la hauteur-note qui fait l’objet d’une publication sous le même titre, aux éditions Delatour. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Autres numéros « affaires harmoniques » de Metaclassique : #35 – Onduler, #76 – Désaccorder, #105 – Colorer , #162 – Compter, #168 – Cheminer et #226 – Reluder.
Alors qu’un filtre masculin semble s’être déposé sur l’histoire de la musique classique au point d’invisibiliser les œuvres des compositrices et la vie des musiciennes des siècles passés, des musicologues et des interprètes se mobilisent depuis quelques années pour faire entendre la musique écrite et pratiquée par les femmes et, pour ce faire, applique un filtre féminin dans leurs recherches dans les archives musicales. À force de recherche, on peut apercevoir d’autres filtres qui viennent Donner une vision biaisée du matrimoine, celui-ci ayant pu lui-même s’autopromouvoir à travers des filtres de grandeur, quand ce n’est d’autorité ou encore de bonnes mœurs. En 2021, Apolline Gouzi et Arthur Macé ont engagé un travail de fouilles des archives de l’Union des Femmes Artistes Musiciennes pour examiner la manière dont se structurent les solidarités entre musiciennes et les valeurs sur lesquelles ces femmes chanteuses, instrumentistes, compositrices se soutenaient, tout en respectant scrupuleusement les gages de mérite, mais aussi d’élégance, exigés par les plus éminentes d’entre elles. Pour Metaclassique, ils viennent faire le portrait d’une sororité aux codes savamment négociés qui offrent un regard renouvelé sur l’histoire du féminisme musical. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Consulter le Dossier U.F.A.M. sur le site Dezède.Consulter l’article Elles ne sont plus seules dans la revue Transposition. Autres numéros « gender » de Metaclassique : #91 – Ensorceller, #196 – Co-exister, #201 – Se marier, #217 – Abrutir et #219 – Buzzer et #236 – Idéaliser.
ou
- chronologie: Compositeurs (Amérique du Nord).
- Index (par ordre alphabétique): D...