Rose Pauly Podcasts
artiste lyrique
Commémorations 2024 (Naissance: Rose Pauly) 2025 (Décès: Rose Pauly)
- soprano
- Hongrie
Dernière mise à jour
2024-06-01
Actualiser
Sergeï Rachmaninov disait tout bien ironiquement que l’artiste ne connaît qu’un seul besoin : celui d’être loué, vanté et applaudi[1]. Dans son Dictionnaire du diable, Ambrose Bierce définissait même l’applaudissement comme « l’écho d’une platitude[2] ». Au risque d’entendre les acclamations replier le sublime dans l’ordre du mondain, bien des musiciens manifestent une forme de dégoût pour les applaudissements. Le pianiste Glenn Gould allait même jusqu’à prôner leur suppression[3]. Réunis à la Bibliothèque publique d’information au Centre Pompidou, les invités du numéro « Applaudir » de Metaclassique n’entendent pas s’en tenir à des condamnations morales, sentant bien qu’il y a mieux à faire de ces clappements collectifs. Nous recevons : l’artiste Blandine Brière qui a mené enquête et expérimentations artistiques à partir d’applaudissements et la chercheuse Marie-Madeleine Mervant-Roux qui s’est engagée dans une histoire du son au théâtre, soit une manière de pensée la représentation théâtrale qui remet la présence sonore du public non loin du centre du propos théâtral. Pour le plaisir des contre-hypothèses, cette émission sera aussi l’occasion du retour du meta-testeur Léonard Pauly. Pour commencer, une archive radiophonique : en 1984, dans l’émission « Musique mode d’emploi » sur France Culture, Rémy Stricker se faisait la voix d’une critique de Hugo Wolf qui faisait l’expérience de pensée : et si, devant les beautés de la nature, on se mettait justement à applaudir… Une émission produite et réalisée par David Christoffel. [1] Vieru, Eloge de la vanité, p. 39 [2] « Ambrose Bierce définit l’applaudissement comme l’écho d’une platitude. Un dédain des applaudissements et du public qui n’aurait pas déplu à un Swift, à un Chamfort ou à un Tchernyckevski. » (Andrei Vieru, Le gai Ecclésiaste, p. 145.) [3] Andrei Vieru, Le gai Ecclésiaste, p. 80.)
Dans la septième de ses quarante-et-une dissertations, le rhéteur grec du IIè siècle Maxime de Tyr entend prouver que « La philosophie s’approprie à toutes les situations de la vie ». Pour le prouver, il procède par élimination. Et quand c’est au tour de la musique d’être éliminée, pour chercher à démontrer que la musique n’a pas la capacité à « s’approprier à toutes les situations de la vie », Maxime de Tyr assure que les philosophes ne sont pas « moins capables que les musiciens de se prêter à cette variété d’harmonie, à cette diversité de tons qui lui sont propres[1] ». Même s’il admet qu’il y a un moment unique marqué pour le musicien qui sait marier les doux accents de sa voix aux tendres sons de la guitare, c’est celui où les tables regorgent « de mets et de vins, et où les échansons versent à boire à la ronde ». Si on suit les raisonnements de Maxime de Tyr, à moins qu’on ne s’y perde, les musiques bacchiques et autres chansons à boire pourraient bien être les seules à s’approprier à des situations de la vie encore mieux que la philosophie pourtant réputée faire face à toutes les situations. C’est dire qu’en consacrant un numéro de Metaclassique aux airs à boire, la responsabilité pourrait être lourde. C’est dans le salon Mahler de la Bibliothèque La Grange Fleuret que nous recevons les musicologues Florence Gétreau et Robin Bourcerie pour des échanges qui veulent faire trinquer les musiques bacchiques sous l’Ancien Régime et qui seront agrémentés des interventions de Thomas Soury et Léonard Pauly. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. [1] http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/maxtyr/sept.htm#6a
Entre le moment où il répète une œuvre et le moment où il l’exécute, il y a un moment où le musicien fait un « filage », c’est-à-dire qu’il répète l’œuvre d’un bout à l’autre, sans s’arrêter. À ce moment-là, toutes les difficultés techniques ont été dépassé, l’interprète est prêt à livrer l’œuvre en public ou à l’enregistrer pour le disque. Mais ce moment de filage n’est pas encore un moment de pleine maîtrise. C’est pourquoi on peut filer, encore et encore. Même si le « filage » n’est pas encore tout à fait une interprétation, il est une version qui commence à se vouloir sérieusement présentable. Tout en passant par son compte Instagram, comme suspendus à son « fil d’actu » musicale, Metaclassique s’est donc lancé dans une filature du saxophoniste Sandro Compagnon, du conservatoire de Saint-Maur aux quais de Seine, pour tirer et étirer ces quelques ficelles de l’interprète ; avec la complicité du compositeur Bruno Mantovani. Une émission produite par David Christoffel et réalisée par Léonard Pauly.
Dans les années 1930, le sociologue George Herbert Mead avait remarqué que les lutteurs communiquent entre eux au moyen d’une « conversation des gestes » qui, pour chacun, facilite la prévision du comportement de l’autre et l’orientation de son propre comportement. À sa suite, Alfred Schütz notait que « deux joueurs d’échecs qui ont tous deux une connaissance de la signification fonctionnelle des pièces en général, ainsi qu’une connaissance de la configuration unique et concrète qui se posera à un moment donné d’un jeu particulier, peuvent se communiquer leurs pensées. Ils le font selon les termes du « vocabulaire » et de la « syntaxe » déterminés par la « règle du jeu ». » Ces manières de se coordonner par des moyens de communication quasi extra-sensoriels peuvent s’appeler la « syntonisation ». La pratique musicale s’en saisit volontiers quand plusieurs musiciens cherchent à partager une pensée du son unitaire et homogène alors qu’ils n’ont pas encore produits un seul son ensemble, mais aussi quand un auditeur saisit la musique à l’œil et se met à entendre une œuvre dont il ne fait pourtant que regarder l’exécution. Pour approfondir les dimensions esthétiques autant que pédagogiques de la syntonisation, nous recevons François Joliat qui est professeur pour le Domaine de recherche Arts à la Haute école pédagogique des cantons de Berne, Jura, Neuchâtel (HEP-BEJUNE) en Suisse. Au cours de l’émission, nous entendrons aussi le compte-rendu des recherches que la violoniste Audrey Sproule a mené, avec François Joliat, au CNSMD de Paris, mais aussi Léonard Pauly qui a méta-testé les jeux de cartes de Zener utilisées par Rhine pour tester ses capacités de perceptions extra-sensorielles. Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
ou
- chronologie: Artistes lyriques (Europe).
- Index (par ordre alphabétique): P...